Cérémonie de la Libération de Lyon
Article mis en ligne le 17 septembre 2014
dernière modification le 18 septembre 2014

par M. Joly, prof. d’histoire

Les 3 et 4 septembre derniers, Lyon commémorait le 70ème anniversaire de sa libération menée par l’action conjointe des résistants de l’intérieur (FFI) et de la 1ère division française libre (FFL) accompagnant les troupes alliées.
De nombreuses festivités avaient lieu le mercredi 3 septembre dans la presqu’île (revue des troupes par le ministre de la Défense, défilé de jeeps, parachutages sur la place Bellecour...).
Le lendemain, le jeudi 3 septembre, Lyon rendait hommage au Général Brosset. Ce lyonnais d’origine commandait la 1ère division française libre lors de son entrée dans notre cité.

Une cérémonie, en présence de nombreuses personnalités (Mme Nachury, députée du Rhône, M. Blache, Maire du 6ème arrondissement, M. Durand, Adjoint au maire de Lyon délégué à la Mémoire et aux Anciens Combattants...), se déroulait devant la stèle du général, place du Général Brosset, près de l’ancienne gare des Brotteaux.
Les élèves du collège Vendôme ont eu l’honneur d’être associés à cette cérémonie puisqu’une classe de 3ème y était invitée. De plus, deux anciennes élèves du collège (lauréates du Concours Nationale de la Résistance et de la Déportation dans le Rhône de mars 2014) étaient conviées pour lire un discours rendant hommage au général Brosset que nous reproduisons ci-dessous.

Texte prononcé par le général de LARMINAT lors des obsèques du général Diego BROSSET :


" Le général Brosset est mort. Les eaux tumultueuses d’un torrent des Vosges ont roulé ce corps athlétique qui tant de fois avait défié joyeusement les risques de la guerre et du sport.

Comme en d’autre temps les héros mouraient à cheval, il est mort au volant de sa jeep qu’il menait si durement au combat au mépris des mines, des obus et des balles pour conduire au plus près la bataille de sa Division. La conduire sur ce rythme héroïque lui appartenait, où se combinaient dans une plénitude magnifique les puissances de l’action, les forces de la pensée, les impulsions du cœur - trois termes inséparables chez Brosset.

Sa Division, il l’aimait comme une amante et aussi comme une fille. Il l’avait faite avec un soin minutieux, attentif aux moindres détails, la voulant irréprochable.

Et il la menait au feu avec hardiesse et prudence, s’exposant sans ménagements pour économiser le sang de ses hommes, pour tirer de leur valeur tout le parti possible au prix des moindres pertes.

Sa Division, la 1ere Division française libre, c’est une très belle unité, c’est aussi une société d’amis unis entre eux par la décision délibérément prise aux plus mauvais jours, de ne pas accepter la victoire allemande, de continuer la lutte.

Et de cette amitié bâtie sur une estime réciproque, des aventures communes et aussi sur la mémoire de tant de compagnons morts à la tâche Brosset était le guide incontesté. Chef impérieux et humain, il était l’ami de tous à la Division, et tous étaient ses amis.

En juin dernier en Italie, Brosset à Acquapendente, saluant la dépouille d’un ami, de l’un des plus purs parmi les Français libres, le colonel Laurent-Champrosay, vous prononciez ces simples mots :

"Mon colonel, nous étions attelés à la même tâche. Vous êtes tombé aujourd’hui, nous continuons. Peut-être demain, ce sera notre tour de vous rejoindre."

Aujourd’hui Brosset vous les rejoignez, ces vieux camarades qui sont la gloire de la France libre, les plus purs parmi les enfants de la patrie, les Amilakvari, les Laurent-Champrosay, Amyot d’Inville, tant d’autres qui ont uni à la valeur militaire un courage intransigeant, une absolue rectitude intellectuelle et morale.

Vous n’étiez pas des habiles, vous étiez des forts. C’est d’exemples comme les vôtres dont la France s’inspirera pour devenir grande et forte.

Adieu, Brosset, vous aviez tout donné de vous-même pour la libération et le relèvement de votre pays. Vous êtes tombé avant d’avoir pu accomplir tout ce que vous proposiez, qui était grand et noble à votre mesure. D’autres le feront, inspirés par votre souvenir et votre exemple.

La France sera ce que vous vouliez qu’elle soit."

Lucie et Clémence, les deux élèves qui ont lu le discours en l’hommage du Général Brosset. Elles sont accompagnées de leur ancien professeur d’histoire.

Les ancien combattants étaient à l’honneur.